Pour commencer, de nombreux investisseurs judicieux achètent des actions ou des parts de fonds négocié en bourse (FNB) qui rapportent des dividendes. En règle générale, une société verse un dividende sur une base trimestrielle ou mensuelle. Ce dividende constitue un revenu supplémentaire et peut servir de coussin de sécurité en cas de chute du cours de l’action. Dans bien des cas, les actions qui rapportent des dividendes sont celles de sociétés bien établies et arrivées à maturité. Pour cette raison, les investisseurs ont le luxe de profiter à la fois de versements de dividendes constants et de la possible appréciation du cours des actions.
Utile à savoir : Pour recevoir un dividende, vous devez acheter les actions ou les parts de FNB avant la date de détachement du dividende* (ou date ex-dividende). Si vous achetez les actions à la date de détachement du dividende ou après celle-ci, vous ne recevrez pas le prochain dividende. Pour connaître les dates de détachement de dividende, consultez des sites Web financiers (ou la plateforme de négociation en ligne de votre courtier). Vous pouvez aussi visiter le www.TMXargent.com ou bien télécharger l’application TMX Money Dividends à partir de l’App Store.
Maintenant, poussons ce concept à un niveau supérieur. Y a-t-il moyen d’obtenir un rendement supérieur à celui que procurent la réception de dividendes et l’appréciation du cours des actions? Oui, c’est possible. Pour ce faire, un investisseur doit détenir les actions et vendre une option d’achat portant sur celles-ci. Cette stratégie porte un nom : vente d’une option d’achat couverte. L’investisseur qui détient des actions (ou des parts de FNB) vend des options d’achat portant sur un nombre équivalent d’actions. Il peut ainsi gagner un revenu de prime sans courir de risque supplémentaire. La prime encaissée s’ajoute au rendement de l’investisseur, peu importe l’issue de la stratégie. La stratégie comporte même un petit coussin de sécurité en cas de baisse du cours de l’action et peut doper le rendement lors d’une hausse du cours. Cela étant dit, un tel avantage a un coût. Tant et aussi longtemps que la position vendeur sur l’option d’achat est ouverte, l’investisseur renonce au potentiel de profit de l’action : il ne peut profiter d’un cours supérieur au prix d’exercice** de l’option d’achat. Si le cours de l’action dépasse le prix d’exercice de l’option d’achat, les probabilités que celle-ci fasse l’objet d’une assignation augmentent. Puisque la possibilité d’assignation est au cœur de cette stratégie, cette dernière présente plus d’intérêt pour les investisseurs qui considèrent l’assignation comme un dénouement favorable.
Utile à savoir : Pour qu’une position vendeur sur option d’achat soit considérée comme étant couverte, l’investisseur doit détenir 100 actions sous-jacentes par option d’achat vendue.
Par exemple, au moment de la rédaction du présent article, le FNB « FINB BMO équipondéré S&P/TSX banques » (ZEB) versait une distribution mensuelle de 0,074 $ la part, ce qui représentait un rendement en dividende de 3,06 %. Pour obtenir ce rendement en dividende, on divise les distributions de dividende totales d’une année par le cours de la part. Comparons les stratégies de deux investisseurs hypothétiques : Michel achète des parts de ZEB à 26 $; Julie achète aussi des parts de ZEB à 26 $, puis elle vend une option d’achat portant sur les parts de ZEB, échéant dans 90 jours et ayant un prix d’exercice de 27 $ pour 0,30 $ la part. Les 0,30 $ la part constituent la prime de l’option d’achat que Julie reçoit à la vente de l’option. Cette prime équivaut à 0,10 $ supplémentaire la part (0,30 $ ÷ 3 mois) s’ajoutant à la distribution mensuelle de 0,074 $ la part que verse le FNB ZEB. Au bout du compte, Michel et Julie recevront le dividende s’ils détiennent les parts à la date de clôture des registres. Examinons ce que fait Julie. L’option d’achat portant sur les parts de ZEB qu’elle a vendue lui procure un avantage en raison de la prime obtenue. Par contre, si son option fait l’objet d’une assignation, Julie devra vendre ses parts de FNB à 27 $ (le prix d’exercice de l’option vendue). Lorsqu’elle a vendu l’option d’achat, Julie était prête à vendre ses parts de ZEB à 27 $ (le prix d’exercice de l’option).
Examinons quelques scénarios :
1) Si le cours des parts de ZEB demeure stable pendant la période de 90 jours (ou 3 mois), les distributions de dividende, totalisant 0,222 $ la part (3 × 0,074 $), constitueront la principale source de rendement. Toutefois, Julie aura gagné 0,30 $ de plus grâce à la prime de l’option d’achat couverte. Son profit se sera élevé à 0,522 $ (soit 135 % de plus que le revenu de dividende de Michel).
2) Si le cours des parts de ZEB augmente et passe de 26 $ à 27,30 $ (hausse de 5 %) pendant la période de 90 jours, Michel pourrait encaisser le profit et réaliser un rendement de 5 %, majoré des dividendes reçus. L’option d’achat de Julie fera l’objet d’une assignation, puisque le cours des parts (27,30 $) a dépassé le prix d’exercice (27 $). Elle réalise tout de même un gain de 3,85 % entre son prix d’entrée (26 $) et le prix d’exercice (27 $). Cependant, Julie ne pourrait profiter de la hausse du cours jusqu’à 27,30 $ en raison du prix d’exercice de 27 $ de l’option d’achat qu’elle a vendue. Néanmoins, elle recevra aussi les versements de dividende (si elle détient les parts à la date de clôture des registres), en plus de la prime de 0,30 $ qu’elle a obtenue pour la vente de son option d’achat couverte. Ainsi, le profit total de Julie s’élève à 1,522 $ (1,00 $ + 0,222 $ + 0,30 $), soit le même profit par part que celui de Michel (1,30 $ + 0,222 $).
3) Si le cours des parts de ZEB chute de 5 % et s’établit à 24,70 $, Michel subira une perte non réalisée de 1,30 $ (26 $ – 24,70 $), tandis que la perte de Julie sera 23 % plus petite (compte non tenu des dividendes reçus). La perte de Julie est réduite en raison de la prime de 0,30 $ la part obtenue à la vente de son option d’achat couverte. Ainsi, la perte de Julie ne sera que de 1,00 $ la part, tandis que celle de Michel sera de 1,30 $ la part. Comme le prix d’acquisition de Michel est de 26 $ et que celui de Julie est de 25,70 $ (26 $ – 0,30 $), le risque de Julie est inférieur à celui de Michel. C’est là l’une des nombreuses raisons pour lesquelles les investisseurs qui s’y connaissent ont recours aux options d’achat couvertes.
Résumons. Bien choisir des actions ou des parts de FNB qui rapportent des dividendes est une bonne stratégie. De nombreux investisseurs, y compris des conseillers en placements, y ont recours puisqu’elle permet de générer un flux de revenus à partir des dividendes. Non seulement elle permet à l’investisseur de générer des revenus, mais elle lui donne aussi la possibilité de tirer profit d’une éventuelle hausse du cours des actions ou des parts de FNB. Pour majorer le flux de revenus provenant des dividendes, un investisseur devrait envisager une stratégie de vente d’options d’achat couvertes : il pourra ainsi accroître le rendement tiré des titres qu’il détient. Voici de quoi alimenter votre réflexion en attendant le prochain article : si vous détenez des actions qui ne rapportent aucun dividende, vous pouvez vendre des options d’achat couvertes sur une base trimestrielle afin de simuler un flux de dividendes.
D’ici la prochaine fois, veuillez visiter le www.m-x.ca pour en apprendre davantage sur les options d’achat couvertes.
* Date de détachement du dividende : Si vous achetez des actions ou bien des parts de FNB à la date de détachement du dividende ou après celle-ci, vous ne recevrez pas le prochain dividende. Si vous les achetez avant la date de détachement du dividende, vous obtiendrez le dividende.
** Prix d’exercice : Le prix convenu qu’obtiendra le vendeur de l’option d’achat pour la livraison des actions ou des parts de FNB sous-jacentes.
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