Qu'est-ce que l'effet janvier?

29 novembre 2024 par Gary Christie Trading Central
Une mère et son fils qui construisent un bonhomme de neige pendant le mois de janvier.

Les investisseurs et investisseuses recherchent constamment des tendances et des renseignements pour guider leurs décisions, et le monde des placements regorge de théories. L’une d’elles, l’effet de janvier, indique une tendance saisonnière des rendements boursiers. Pourtant, peu importe à quel point une théorie semble prometteuse, réussir en placement repose sur des pratiques exemplaires : effectuer des recherches approfondies et gérer son portefeuille de manière rigoureuse et réfléchie.

L’effet janvier est une théorie fondée sur les hausses saisonnières des cours boursiers qui surviennent en janvier. Lorsque les professionnel·le·s en investissement examinent les données pour repérer les tendances à court et à long terme, on remarque qu’il s’agit d’un phénomène le plus souvent observé du côté des actions à petite capitalisation, même s’il peut toucher un large éventail de titres.

« Il s’agit d’essayer d’expliquer un certain effet sur les marchés qui se produit à une certaine période de l’année », explique Gary Christie, Chef de la recherche nord-américaine chez Trading Central. « Si l’on analyse 20 ans de données, plusieurs investisseurs et investisseuses croient que l’effet janvier est bien réel, mais il est important de se rappeler que les résultats des actions et des secteurs assujettis à cet effet ne sont pas cohérents et peuvent changer au fil du temps. »

Comme la valeur de certains titres dans certains secteurs diminue à la fin de décembre avant de remonter à la fin janvier, les investisseurs et investisseuses tentent de profiter de la baisse des cours qui survient lors des premières semaines de janvier. En effet, les gens tentent d’en tirer parti en achetant des actions au début de la nouvelle année dans l’espoir de réaliser des gains au cours des prochaines semaines et des prochains mois.

Comment fonctionne l’effet janvier?

Avant de se concentrer sur janvier, il est important de comprendre ce qui se passe en décembre. Cette période de l’année est marquée par deux facteurs clés:

  • 1. Baisse des volumes de négociation – Habituellement, les volumes de négociation diminuent, car les investisseurs et investisseuses nord-américain·e·s sont distrait·e·s par la période des Fêtes à venir. Cela entraîne souvent une volatilité plus faible, ce qui signifie que les cours boursiers ont tendance à se stabiliser et à moins fluctuer.
  • 2. Vente à perte à des fins fiscales – Le mois de décembre est également une période propice à la vente à perte à des fins fiscales, dans le cadre de laquelle les investisseurs et investisseuses ainsi que les gestionnaires de portefeuille vendent des actions sous-performantes pour générer des pertes en capital, ce qui peut compenser d’autres gains en capital. Cette stratégie exerce une pression à la baisse sur certains cours boursiers ou aide à empêcher les prix d’augmenter.

Les actions les plus touchées par l’effet janvier reculent normalement en décembre, car elles sont candidates à la vente à perte à des fins fiscales et font l’objet de ventes massives. Par conséquent, elles sont plus susceptibles de se retrouver dans une position de survente avec des évaluations plus faibles.

En janvier, une fois la période des Fêtes terminée, les investisseurs et investisseuses ont hâte de revenir sur les marchés afin de débuter l’année en force. De nombreuses compagnies rachètent les actions qu’elles ont vendues après la période de vente à perte à des fins fiscales de 30 jours en décembre, ce qui contribue à la tendance haussière des prix.

L’effet janvier découle de la perception que les cours boursiers augmentent au début de l’année plus fréquemment qu’au cours des autres mois, en raison de ces conditions.

Qu’est-ce qui cause l’effet janvier?

L’effet janvier n’est pas uniforme pour toutes les actions ou tous les secteurs, et il n’y a pas d’explication unique et uniforme des causes. Bien que l’augmentation des liquidités dans les portefeuilles des investisseurs et investisseuses soit certainement un facteur, d’autres éléments contribuent également à ce phénomène, comme de nombreuses autres théories d’investissement.

Comme mentionné précédemment, l’une des explications est la vente à perte à des fins fiscales, où les investisseurs et investisseuses rachètent des actions au début de janvier après les avoir vendues en décembre aux fins de l’impôt.

L’afflux de liquidités provenant des primes de fin d’année joue également un rôle, car ce nouveau capital est souvent investi dès le début de l’année.

De plus, plusieurs investisseurs et investisseuses versent leurs cotisations annuelles à leur REER et à leur CELI au début de janvier, ce qui augmente les liquidités disponibles pour le réinvestissement. Cette combinaison de facteurs peut créer une vague d’achats, faisant ainsi grimper les cours boursiers.

Toutefois, les actions ne profitent pas toutes de l’effet janvier. La valeur et le rendement d’un titre au cours des mois précédant décembre et janvier sont des facteurs importants. En fin de compte, certains titres ne seront ni bien positionnés ni adaptés pour bénéficier des hausses prévues par cette théorie.

Comme il est difficile de déterminer la cause exacte, les analystes utilisent de puissants outils, comme Strategy Builder de BNCD, pour repérer les titres qui pourraient être de bons candidats pour l’effet janvier.

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L’effet janvier existe-t-il?

Les faits soutiennent-ils la théorie de l’effet janvier? Il n’y a pas de réponse claire. Même si les données historiques soutiennent légèrement l’effet janvier, il ne se produit pas chaque année de façon constante. De plus, cet effet a considérablement diminué avec l’évolution des marchés modernes.

Voici quelques points à garder en tête :

  • L’effet janvier est habituellement concentré dans les cinq à dix premiers jours de bourse du mois, plutôt que tout au long de janvier. Au cours des 20 dernières années, le SPDR S&P 500 Index ETF Trust (SPY) a clôturé au-dessus de son cours de début de la journée seulement 50% du temps en janvier, ce qui ne laisse entrevoir aucun avantage important à long terme.¹
  • Le Nasdaq a clôturé en hausse 60% du temps en janvier au cours des 20 dernières années, peut-être en raison de la popularité des titres technologiques.¹
  • Le Invesco QQQ, un FNB axé sur la technologie et l’innovation, a clôturé en hausse en janvier au cours des cinq dernières années, affichant un taux de rendement moyen de 1,4%.¹

D’après les données récentes, l’indice Nasdaq et les titres technologiques semblent mieux profiter de l’effet janvier, avec des rendements saisonniers plus élevés. De plus, les actions aux fondamentaux solides mais sous-performantes à la fin de l’année offrent également des opportunités potentielles.

Comment prédire l’effet janvier

L’analyse technique est une méthode prisée pour évaluer la probabilité de l’effet janvier. En repérant les indicateurs clés, elle permet d’identifier des titres qui pourraient enregistrer une hausse de leur cours en début d’année.

Le rôle de l’indice de force relative (RSI)

En commençant par les actions bien notées sur le plan des paramètres fondamentaux, l'indice de force relative (RSI) est un indicateur efficace pour déterminer le momentum d’un titre en particulier. Il peut aider les investisseurs et investisseuses à repérer des actions qui ont peut-être fait l’objet de ventes massives en décembre en raison de ventes à perte à des fins fiscales, mais qui pourraient augmenter en valeur en janvier et par la suite.

  • Un RSI inférieur à 30 indique qu’un titre est survendu.
  • Un RSI supérieur à 70 suggère qu’une action est surachetée.

Les titres dont le RSI est tombé sous 30 en décembre, mais qui rebondissent vers 50 en janvier, peuvent être considérées comme des candidats pour l’effet janvier.

Bien que l’effet janvier soit un phénomène intéressant, il est important de se rappeler que, comme Gary Christie de Trading Central l’a souligné, il est alimenté par l’optimisme, les liquidités supplémentaires et l’idée d’un nouveau départ. Toutefois, l’anticipation du marché en fonction de cet effet est rarement la meilleure stratégie, en particulier pour ceux et celles qui en sont à leur début en investissement.

Comme pour tout effet du marché, nous pouvons nous fier à plusieurs indicateurs pour prendre nos décisions de placement, mais l’approche recommandée est d’avoir un plan d’investissement qui comprend des achats réfléchis et réguliers qui réduisent les risques associés aux effets à court terme sur les marchés.

En investissant régulièrement et en conservant un horizon de placement à long terme, les investisseurs et investisseuses autonomes peuvent composer avec les fluctuations des marchés avec confiance. N’oubliez pas que l’investissement s’accompagne de risques. Faites toujours des recherches et investissez judicieusement afin de prendre des décisions financières éclairées.

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    Les idées d'investissement présentées ici le sont à titre informatif. Elles ne constituent pas un conseil ou une recommandation de Trading Central en matière d'investissement dans des instruments financiers. Les investisseurs devraient effectuer des recherches plus approfondies avant d'investir.

    Gary Christie est Chef de la recherche nord-américaine chez Trading Central (lien externe, en anglais seulement) à Ottawa.