Krach boursier : que faire et comment s’y préparer ?

26 avril 2023 par Banque Nationale Courtage direct
Une femme devant son ordinateur est inquiète du krach boursier

Ce qui monte doit redescendre, et le marché boursier ne fait pas exception. Le cycle naturel du marché est d’augmenter et de diminuer 1. Chaque jour, le marché boursier fluctue constamment, le prix des titres évoluant à la hausse comme à la baisse. Mais lorsque les titres chutent brutalement sur une courte période et ne bougent plus, on parle de krach boursier.  

Contrairement à un marché baissier typique, qui représente une baisse graduelle de la valeur et du prix des titres, un krach boursier est une chute soudaine et très marquée de la valeur des actifs financiers 2. Après un krach, les cours des actions peuvent mettre des mois, voire des années, à retrouver leur valeur. Pour la plupart des investisseurs, un krach est une épreuve douloureuse et essayer de comprendre comment investir pendant un krach est habituellement un processus chargé d’émotions. 

En comprenant ce qui définit un krach boursier et en tirant des leçons de l’histoire, nous pouvons atténuer nos pertes et adopter de bonnes pratiques pour affronter la crise lorsqu’un krach se produira.

Qu’est-ce qu’un krach boursier?  

Un krach boursier se définit par une baisse importante du pourcentage de valeur des titres et par la rapidité spectaculaire de la baisse. Des krachs boursiers se sont produits depuis l’avènement des marchés financiers, et l’histoire de ces krachs continue de nous offrir d’importantes leçons pour l’avenir. En 1929, le marché boursier a perdu 48 % de sa valeur en moins de deux mois. Lors du krach du Lundi noir d’octobre 1987, la valeur des actions a chuté de près de 22 % en une seule journée<sup>2</sup>.  

La plupart du temps, un krach est la conséquence « d’un événement catastrophique majeur, d’une crise économique ou du krach d’une importante bulle spéculative<sup>3</sup> ». En se propageant d’un secteur à l’autre et d’une région à l’autre, la défaillance d’une partie de l’économie peut se répercuter sur l’économie nationale et souvent, sur l’économie mondiale.  

Que se passe-t-il lors d’un krach boursier? 

Le marché boursier joue un rôle essentiel dans l’économie d’un pays puisqu’il est composé d’entreprises d’une multitude de secteurs qui déterminent des facteurs comme l’emploi, la croissance, la production, etc. Si l’argent circule moins sur les marchés, il y a moins d’argent pour payer les emplois, les usines et l’ensemble des biens et services qui contribuent à la croissance de l’économie. 

Tandis qu’un marché haussier a un effet positif sur la croissance économique, un marché baissier, ou pire, un krach boursier, peut provoquer une contraction économique significative et une récession.  

Les krachs boursiers et les récessions sont-ils liés? 

Il est courant d’entendre parler d’un krach boursier et d’une récession dans la même phrase, car une baisse de la valeur des marchés financiers a d’importantes répercussions sur l’ensemble de l’économie. Une récession fait référence à un déclin économique à grande échelle. C’est par définition, « une baisse significative, généralisée et prolongée de l’activité économique souvent liée au produit intérieur brut (PIB) d’un pays<sup style="font-size:smaller">4</sup> » (traduction libre).  

Les plus gros krachs boursiers de l’histoire 

Voici quelques-uns des plus gros krachs boursiers de l’histoire récente et ce qui les a causés :

  • Krach boursier de 1929 : Le krach boursier de 1929 a suivi un marché haussier qui a vu l’indice Dow Jones (DJIA) progresser de manière significative au cours des cinq années précédentes.
    Le boom financier était la conséquence de la croissance de technologies innovantes comme l’automobile et le téléphone, ainsi que d’une nouvelle industrie de maisons de courtage et de fonds d’investissement qui permettaient aux gens d’investir facilement en utilisant de l’argent emprunté<sup>5</sup>.
    Sentant que la bulle spéculative était sur le point d’éclater, la Réserve fédérale américaine a décidé d’augmenter les taux d’intérêt et de rappeler les prêts pour freiner la spéculation. Cette décision a donné lieu à des ventes de panique. Le 28 octobre 1929, le DJIA a chuté de près de 13 % et a continué de baisser. En 1932, il avait plongé à un niveau qui ne représentait que 10 % de son sommet précédent<sup>6</sup>.  Avec la dépression qui a suivi et le début de la Seconde Guerre mondiale, le DJIA n’a retrouvé son niveau d’avant le krach qu’en novembre 1954<sup>5</sup>. 
  • Lundi noir – 1987 : Le lundi 19 octobre 1987, le DJIA a perdu près de 22 % en une seule journée. Cet événement a marqué le début d’un krach boursier mondial et est devenu l’un des jours les plus tristement célèbres de l’histoire financière. À la fin du mois, la plupart des grandes bourses du monde avaient perdu plus de 20 % de leur valeur<sup>6</sup>. Les économistes ont attribué ce krach à une combinaison d’événements géopolitiques et à l’avènement des programmes de négociation informatisés qui ont accéléré la liquidation. Le krach a duré plus de deux ans.
    Néanmoins, la reprise a été rapide. En 1989, les actions américaines dépassaient leurs sommets d’avant le krach<sup>6</sup>.
  • Grande récession – 2008 : Le ralentissement économique de 2007‑2009 fut le symptôme d’une contagion financière qui a commencé par l’éclatement de la bulle immobilière américaine. Pendant le boom immobilier aux États-Unis au milieu des années 2000, les institutions financières commercialisaient des titres adossés à des créances hypothécaires et d’autres produits financiers complexes à un niveau sans précédent. Le krach du marché immobilier en 2007 a entraîné un important repli de la valeur de ces titres.
    Incapables de couvrir leurs pertes, les banques et les institutions financières surendettées ont commencé à faire faillite. Cette situation a entraîné le plus important ralentissement de l’économie américaine depuis la Grande Dépression de 1929. En 2009, les événements survenus aux États-Unis sont devenus le point de bascule d’une crise financière mondiale<sup>7</sup>. Les marchés financiers ont fini par se redresser en rebondissant jusqu’aux sommets d’avant la récession vers le milieu de 2011<sup>7</sup>. 
  • COVID-19 – 2020 : En 2020, le krach boursier du coronavirus s’est produit en raison des ventes de panique à la suite de l’apparition de la pandémie de COVID-19. Du 12 février 2020 au 23 mars 2020, le DJIA a perdu 37 % de sa valeur et certaines bourses ont suspendu leurs opérations pour éviter d’autres pertes. La reprise a cependant été rapide. En novembre 2020, le DJIA a atteint un nouveau sommet historique, atteignant 30 000 pour la première fois de son histoire<sup>8</sup>.  

Combien de temps peut durer un krach boursier? 

Depuis le krach boursier de 1929 et la Grande Dépression qui l’a accompagné, l’histoire nous a montré que les marchés financiers mondiaux se remettent inévitablement d’un grave repli du marché. Les krachs boursiers sont plus courts, et le rebond ou la correction vers les niveaux d’avant le krach se produit relativement rapidement.  

Entre la fin de la Seconde Guerre mondiale et 2020, il y a eu 26 corrections du marché avec une baisse moyenne de 13,7 %. Les marchés ont pris en moyenne quatre mois pour revenir aux niveaux d’avant le krach<sup>9</sup>. Néanmoins, les pertes à court terme peuvent être importantes, et comme l’histoire le montre, certains marchés baissiers peuvent prendre beaucoup plus de temps pour se redresser.

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Pourquoi les marchés boursiers s’effondrent-ils? 

 Même si les éléments particuliers d’un krach sont parfois très complexes, les économistes et les experts financiers recensent quatre causes sous-jacentes qui, individuellement ou ensemble, peuvent provoquer un krach boursier.  

  • Panique : C’est l’un des facteurs les plus courants qui contribuent à un krach<sup>1</sup>. Les actionnaires craignent que leurs placements ne perdent de la valeur et vendent leurs actions pour protéger leurs avoirs. À mesure que les prix baissent, le repli se poursuit et la peur s’étend à différents secteurs de l’économie, ce qui entraîne un krach boursier. 
  • Les catastrophes naturelles ou d’origine humaine : Il peut s’agir de catastrophes naturelles comme des inondations, des tremblements de terre ou des pandémies, ainsi que d’actes de guerre et de terrorisme. Les catastrophes augmentent le risque réel ou imaginaire et minent la confiance des investisseurs, ce qui ralentit la croissance du marché. 
  • Crises économiques : Un problème dans une industrie ou un secteur peut avoir un effet d’entraînement et se répercuter sur l’ensemble de l’économie. C’est ce qui s’est produit pendant la Grande Récession de 2008. Les problèmes sous-jacents aux prêts hypothécaires à haut risque ont créé un effet domino dans différents secteurs de l’économie, qui s’est ensuite propagé aux marchés financiers, déclenchant une récession mondiale. 
  • Spéculation : La spéculation financière peut créer une bulle insoutenable. Les particuliers et les entreprises investissent dans un secteur en espérant qu’un actif ou un titre croîtra en fonction d’attentes de rendement futures. Si le bruit médiatique et l’effervescence à l’achat ne produisent plus les résultats financiers escomptés, la bulle éclate et une vente massive se produit, entraînant une panique qui se propage à d’autres secteurs du marché.   

Que peuvent faire les investisseurs pour se préparer à un krach boursier? 

La possibilité d’un krach et d’un marché baissier prolongé est un risque inhérent à l’investissement et fait partie du cycle naturel des marchés financiers. Que peuvent faire les investisseurs pour limiter ces risques? 

  • Faites vos recherches. Il incombe de bien connaitre vos titres vous possédez et pourquoi vous les possédez.  
  • Déterminez le niveau de risque que vous êtes prêt à assumer. Utilisez une stratégie de placement qui correspond à votre profil de risque. Des ordres de vente stop peuvent être utilisés sur certains titres pour gérer le risque de baisse. 
  • Diversifiez votre portefeuille d’actifs. « Ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier » est un principe important, et la diversification offre une stratégie essentielle pour protéger vos placements lors d’un grave ralentissement. 
  • Les fonds négociés en bourse (FNB) sont habituellement un panier de titres différents qui peuvent comprendre des actions, des produits de base ou des obligations qui se négocient sur le marché comme des actions individuelle en bourse<sup>10</sup>. Les FNB peuvent être un moyen de répartir le risque de placement. 
  • Investissez systématiquement. L’investissement systématique consiste à investir régulièrement une somme d’argent sur le marché financier lorsque celui-ci est à la hausse ou à la baisse, et généralement dans le même titre. Ce faisant, les investisseurs peuvent bénéficier des achats périodiques par sommes fixes, ce qui réduit le coût moyen à long terme de l’actif<sup>11</sup>.  
  • Concentrez-vous sur le long terme. L’histoire montre que les marchés récupèrent leur valeur, mais vous devez être prêt à affronter la tempête. 

Comment survivre un krach boursier? 

Ne paniquez pas. N’oubliez pas que le marché boursier est cyclique et qu’il finira par remonter.  

  • Les replis du marché peuvent être considérés comme des occasions d’achat. Comme vous ne pouvez pas anticiper le marché, soyez toujours prêt à profiter de la baisse. 
  • Essayez d’éviter les ventes de panique. N’oubliez pas que les pertes ne sont réalisées qu’une fois que vous vendez vos titres. Si les marchés vous empêchent de dormir, vous pourriez envisager de modifier votre stratégie de placement ou d’utiliser des stratégies fiscales pour compenser vos pertes. 
    La vente à perte à des fins fiscales est une stratégie fiscale que les investisseurs peuvent utiliser pour appliquer la valeur des pertes qu’ils ont subies. Les pertes servent à compenser l’impôt sur les gains en capital qu’ils pourraient devoir payer sur toute augmentation de la valeur de leurs titres.  
  • Si vous êtes un investisseur à long terme : ne faites rien et gardez le cap. L’histoire nous a montré que les marchés finiront par se stabiliser et reprendre leur élan. 
  • Les investisseurs qui ont une plus grande tolérance au risque et la capacité financière de le faire peuvent investir sur marge pour saisir les occasions. Mais attention aux risques importants que cela comporte. 

Investir lors d’un krach boursier peut sembler risqué, générer des moments de panique et d’incertitude, ainsi que des pertes en portefeuille. Mais à long terme, le marché boursier finit par rebondir et se rétablir. 

Les replis boursiers peuvent être un moment important pour prendre le temps de faire une pause et d’évaluer de façon critique ce dans quoi vous investissez et pourquoi vous le faites. La diversification de votre portefeuille peut contribuer à réduire les risques, en fournissant une combinaison saine d’actifs qui progressent en période de prospérité et offrent une sécurité en période de crise.  

Une chose est sûre : les krachs boursiers, les marchés baissiers et les replis font partie du cycle naturel des marchés financiers. L’investissement à long terme assorti d’objectifs d’investissement à long terme constitue généralement la stratégie la plus sûre. 

Découvrez-en plus sur le fonctionnement des marchés financiers. Consultez notre page Analyser l’économie et les titres pour investir.  

Ce qu’il faut retenir

  • Les krachs boursiers sont des baisses marquées de la valeur des titres et font partie du cycle naturel des marchés financiers.

  • Un krach boursier ou un marché baissier peut être le signe d’un ralentissement économique ou d’une récession à grande échelle.

  • La diversification du portefeuille est une stratégie importante qui vous permet de mieux protéger vos placements d’un grave ralentissement du marché. 

  • Ne paniquez pas. L’histoire montre que les marchés financiers finissent par reprendre de la vigueur. Cela peut prendre des jours, des mois ou parfois des années. 

  • Une approche à long terme est généralement la stratégie de placement la plus sûre.

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