Les émotions et l’investissement
De nombreuses décisions financières (bonnes ou mauvaises) sont prises par les investisseurs lorsqu’ils sont sous le coup de l’émotion. Les études en finance comportementale ont d’ailleurs démontré que le facteur émotionnel joue un rôle très important dans la gestion des placements.
Pourquoi? Parce que selon Daniel Kahneman (psychologue et économiste américano-israélien) : « Les gens attribuent une bien plus grande probabilité à la véracité de leurs opinions que cela n’est justifié. C’est l’une des raisons qui les amènent à miser autant sur le marché financier, souvent avec de mauvais résultats. » Selon la théorie des perspectives, introduite par Kahneman et Tversky en 1979, les investisseurs acceptent mal le désagrément provoqué par une perte financière et sont prêts à prendre des risques plus importants, estimant qu’ils n’ont « plus rien à perdre », pour éviter celle-ci. Les deux chercheurs ont aussi constaté que la perte crée une réaction émotionnelle plus importante qu’un gain équivalent : le dépit qu’une personne ressent pour la perte d’une somme d’argent est supérieur au plaisir associé au gain de la même somme.
Le saviez-vous?
- Les émotions et les réactions humaines font et défont les cours de la bourse.
- L’économie entière ne tient que par la confiance des consommateurs.
- Si on donnait une même stratégie gagnante à 10 personnes, seulement deux d’entre elles feraient des gains.
Les quatre phases du cycle des émotions
1. Optimisme, enthousiasme, emballement et euphorie
Généralement, un sentiment d'optimisme est à l'origine de chaque décision d’achat. Lorsque les attentes sont satisfaites, un sentiment d'enthousiasme, d'emballement et d'euphorie s'empare de nous. C'est le point culminant du risque financier.
2. Anxiété, déni, crainte et désespoir
Les marchés en hausse finissent par se stabiliser, amenant avec eux un sentiment d'anxiété, de négation, voire de crainte.
3. Pratique, capitulation, découragement et dépression
Lorsque les marchés chutent, nous sommes alors en proie au désespoir, à la panique et à la capitulation. Plusieurs se sentent déprimés et remettent alors en question leur participation au monde de l’investissement.
Durant cette période, il ne reste plus qu'à faire preuve de patience et de discipline.
4. Espoir, soulagement et optimisme
Lorsque les marchés repartent à la hausse, nous sommes enfin soulagés et l'espoir revient. Les perspectives d'un meilleur avenir nous invitent une fois de plus à l'optimisme.
La courbe suivante vous présente ces diverses phases d’émotions :
Maintenant que vous avez pris la décision de gérer vous-même vos actifs, il est important de bien apprendre à reconnaître ces émotions. C’est souvent à cause des émotions que certains investisseurs manquent de belles occasions de reprise. Lorsque les cours baissent, ils vendent, ce qui va à l’encontre des principes économiques de base.
4 règles d’or pour mieux gérer vos émotions
- Bâtissez votre stratégie d’investissement : avez-vous un plan de match? En vous assurant d’avoir des objectifs précis et une ligne directrice claire, vous limitez l’impact des émotions dans vos décisions.
- Restez fidèle à cette dernière : soyez patient. N'oubliez pas que l'histoire démontre qu'une baisse des marchés a souvent été suivie d'une remontée.
- Investissez de façon systématique : en lissant vos investissements tout au long de l’année, vous pouvez profiter des hausses de marché, tout en évitant de subir trop durement les baisses.
- Diversifiez vos placements : en investissant dans plusieurs types de produits, plusieurs régions du globe, différentes catégories d'actifs et divers secteurs d'activité économique, toujours en respectant votre stratégie d’investissement, vous réduisez les risques liés à une seule catégorie de produit et augmentez votre potentiel de rendement.
Quand on décide de se lancer comme investisseur autonome, il
est normal de traverser toute cette gamme d'émotions; mais il faut
essayer de prendre du recul vis-à-vis de ces dernières. Soyez réaliste
et ayez le sens de la mesure. Rappelez-vous systématiquement vos
objectifs d’investissement avant de vouloir soudainement acheter ou
vendre un produit. En comprenant mieux comment les émotions peuvent
influencer vos décisions, vous pourrez faire des choix plus éclairés,
construire votre portefeuille avec plus d’assurance et atteindre plus
facilement vos objectifs financiers.