Pourtant, de nombreux investisseurs s’adonnent à une stratégie de synchronisation du marché (« market timing ») afin de battre les marchés. Cette stratégie consiste à conserver de l’encaisse en attendant la correction ou à vendre ses positions en espérant les racheter plus bas. Certains experts financiers bien connus et fréquemment suivis par la communauté financière sont particulièrement volubiles lorsque vient le temps de prédire la direction du marché. Sont-ils fiables?
Observations
Le lauréat d’un prix Nobel William Sharpe s’est intéressé à la question de la synchronisation des marchés dans son étude « Likely Gains from market timing ». Il a déterminé que pour qu’un investisseur puisse battre le marché de façon constante et ce, à un niveau de risque équivalent, il devait avoir raison 74% du temps.
Or, il s’agit là d’un seuil très difficile à atteindre. Index Fund Advisors a répertorié plus de 3 500 prédictions d’experts financiers entre 2000 et 2012, afin de déterminer leur précision. Parmi eux, Ken Fisher a obtenu le meilleur score avec 66% de bonnes décisions. La réalité est donc qu’aucun de ces experts n’a réussi à atteindre le résultat de 74%, ce qui signifie qu’un simple investissement passif dans l’indice aurait mieux fait.
Les marchés boursiers sont volatils et imprévisibles à court et moyen terme. Ils sont capables d’effectuer des revirements brusques faisant mordre la poussière à ceux qui tentent de capitaliser sur les fluctuations. Si les experts ont été incapables de prévoir les marchés avec un seuil suffisant pour obtenir le rendement de l’indice, pourquoi tant d’investisseurs s’adonnent-ils à ce jeu?
Symptômes d’un manque de diversification
La synchronisation des marchés pratiquée par des milliers d’investisseurs est, selon nous, le symptôme d’un manque de diversification. Lorsqu’un portefeuille est bien diversifié, les obligations agiront, en règle générale, comme un tampon important lors des déroutes boursières. Ainsi, les rendements négatifs des actions seront en partie compensés par les rendements plus stables des obligations. Lors du rééquilibrage, on pourra alors faire le plein d’actions moins chères avec nos obligations qui ont maintenu le cap durant la tourmente. À long terme, le principe de la diversification fera son travail et vous assurera des rendements élevés plus constants.
Pour bien diversifier son portefeuille, adressez-vous à un conseiller en placement. Il connaît son métier et pourra vous aider.
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Jean-Philippe Bernard est conseiller à la Financière Banque Nationale. La Financière Banque Nationale est une filiale en propriété exclusive indirecte de la Banque Nationale du Canada. La Banque Nationale du Canada est une société ouverte inscrite à la cote de la Bourse de Toronto (NA:TSX). Les opinions exprimées ici ne reflètent pas nécessairement celles de la Financière Banque Nationale. Les informations contenues aux présentes proviennent de sources que nous jugeons fiables; toutefois nous n’offrons aucune garantie à l’égard de ces informations et elles pourraient s’avérer incomplètes. Les titres ou les secteurs mentionnés dans cette chronique ne s’adressent pas à tous les types d’investisseurs et ne devraient en aucun cas être considérés comme une recommandation. Veuillez consulter votre conseiller en placement afin de vérifier si ce titre ou secteur vous convient et pour avoir des informations complètes, incluant les principaux facteurs de risques.