La décision d’acheter, de conserver ou de vendre un titre peut s’avérer complexe pour les investisseuses et investisseurs particulièrement lorsque la valeur de ce titre a connu des fluctuations importantes. La vente d’un titre dans son portefeuille peut parfois sembler plus risquée que de simplement la conserver ou d’en acheter une autre. À cette complexité s’ajoutent des facteurs comme le risque de vendre au mauvais moment ou les conséquences fiscales liées aux gains en capital, notamment lors de la vente d’actions ou de FNB dans un compte imposable. Les personnes qui investissent de manière autonome disposent généralement de moins d’information pour les guider dans la vente d’un placement que dans l'achat. Le présent article vise à combler cet écart. Voici certains enjeux à prendre en considération lors de la vente d’actions ou de FNB.
Quand vendre des actions ou des FNB?
Choisir le moment de vendre un placement (ou de ne pas le faire) peut s’avérer compliqué. Il n’existe pas de solution universelle. La réponse dépend généralement de la stratégie de placement, de la tolérance au risque, de l’horizon ainsi que des produits de placement du portefeuille.
Lorsque les conditions du marché commencent à changer, les perspectives de vente d’une personne qui possède un portefeuille diversifié comprenant des FNB et des fonds communs de placement seront différentes de celles d’une personne qui détient plusieurs actions individuelles.
Cette différence s’explique notamment par le fait que de détenir des titres individuels comporte généralement un risque plus important. Les hausses ou les baisses des marchés peuvent avoir une plus grande incidence sur les actions individuelles que sur les FNB. Comme les FNB sont composés d’un ensemble de titres différents, les hausses et les baisses du marché sont habituellement réparties plus uniformément entre plusieurs placements, ce qui atténue tant les pertes que les gains.
Dans les sections suivantes, on passera en revue certaines raisons pour lesquelles les investisseuses et investisseurs autonomes pourraient envisager de vendre leurs actions ou leurs FNB.
Rééquilibrage d’un portefeuille
Au fil du temps, la répartition d’actifs (c’est-à-dire la combinaison d’actions ou de FNB de différents secteurs, de différentes catégories et de différentes régions dans un portefeuille) peut devenir déséquilibrée. Comme la valeur de certains placements augmente plus rapidement que d’autres, les investisseuses et investisseurs peuvent s’efforcer de répartir le risque de façon plus égale.
Par exemple, un portefeuille équilibré pourrait devenir un portefeuille de croissance si la composante en actions connaît une plus forte croissance. Si les objectifs de placement et la tolérance au risque demeurent inchangés, cela peut représenter un bon moment pour réinvestir en vue de rétablir l’équilibre de la répartition d’actifs désirée.
Dans un cas comme celui-ci, vendre une partie des actions et réaffecter ces fonds à des titres à revenu fixe de manière à recréer la répartition d’actifs souhaitée pourrait être une stratégie de rééquilibrage. Cette stratégie peut être mise en œuvre sur une base régulière, qu’elle soit trimestrielle ou annuelle.
Les personnes à la recherche d’une solution clé en main pourraient envisager d’ajouter des FNB de répartition d’actifs à leur portefeuille. Il s’agit de FNB conçus pour maintenir une répartition équilibrée des actifs provenant de différents secteurs, de différentes catégories et de différentes régions. Ils peuvent servir de solution tout-en-un, offrant un accès géré et diversifié à l’ensemble du marché tout en assurant le rééquilibrage du portefeuille.
Diversification du portefeuille
La diversification du portefeuille est une autre stratégie qui pourrait nécessiter la vente d’actifs. Elle permet de mieux gérer le risque en réduisant au minimum l’incidence des placements individuels dans un portefeuille. Cette stratégie aide à déterminer s’il serait préférable d’investir dans de nouveaux titres, d’acheter davantage de titres existants, d’en vendre ou de les conserver.
Au fil du temps, certains placements ou secteurs d’un portefeuille peuvent devenir trop concentrés. Ce phénomène peut se produire graduellement ou sur une courte période. Dans certains cas, les investisseuses et investisseurs peuvent avoir acheté des actions ou des FNB du même secteur sans s’en rendre compte, car :
- Le titre répondait à leurs critères de placement et ils ou elles ont investi massivement;
- Ils ou elles ont accumulé de nombreuses actions d’une seule société en raison de leur régime d’achat d’actions pour employés.
Quelle qu’en soit la cause, il est important de savoir qu’un évènement négatif au sein d’une société ou d’un secteur en particulier peut entraîner une baisse significative de la valeur d’un portefeuille. Afin d’en atténuer les répercussions potentielles, il peut être judicieux de réduire la proportion de placements exposés à cette action ou à ce secteur.
Vendre une partie de ces placements et investir ailleurs pour diversifier le portefeuille permet de réduire le risque. Il est toutefois toujours possible que le titre vendu surpasse le nouveau placement.

Vous souhaitez rééquilibrer votre portefeuille ou y apporter des changements? Découvrez Wealthscope, un outil d’analyse des placements simple et intuitif, offert dans la plateforme BNCD.
Accès aux fonds
Un compte de placement peut être considéré comme une source de fonds en cas de besoin. Cependant, la plupart des investisseuses et investisseurs autonomes gagneraient à envisager d’autres options. À tout le moins, ils ou elles devraient établir un plan avant de procéder à la vente de titres dans leur portefeuille.
Dans le cas d’un paiement minimum provenant d’un fonds enregistré de revenu de retraite (FERR), les personnes qui investissent peuvent utiliser le retrait annuel requis pour payer leurs dépenses. Si elles n’ont pas besoin des fonds, elles peuvent effectuer un retrait en nature et transférer les titres dans un autre compte de placement, comme un compte d’épargne libre d’impôt (CELI) ou un compte de courtage non enregistré. Il en va de même pour les régimes enregistrés d’épargne-études (REEE) dans les cas où les fonds doivent être utilisés rapidement pour couvrir les frais de scolarité et les dépenses connexes. À moins que d’autres ressources financières ne soient disponibles, les décisions de vente devraient être motivées par des obligations liées aux frais de scolarité.
Dans d’autres cas semblables, il faut tenir compte du risque réel de manquer de fonds ou de ne pas disposer de sommes suffisantes au moment du retrait. Pour atténuer ce risque, les investisseuses et investisseurs doivent estimer les retraits à l’avance et avoir un plan pour s’assurer que les fonds nécessaires soient disponibles.
Pour ce faire, il pourrait s’avérer nécessaire d’accroître la part des liquidités et des titres à revenu fixe dans le portefeuille. À moins d’avoir les moyens d’assumer une erreur, vendre tôt et sécuriser les fonds constitue une approche plus prudente que d’attendre une éventuelle appréciation du cours d’un titre.
Évolution des perspectives d’une action
La plupart des investisseuses et investisseurs consacrent beaucoup de temps et d’efforts à effectuer des recherches sur un titre avant de l’ajouter à leur portefeuille. La société dont il est question est peut-être à l’avant-garde d’une nouvelle technologie ou un chef de file du marché dans un secteur existant. Ces efforts peuvent inclure la consultation de rapports de recherche détaillés de la Financière Banque Nationale ou de Morningstar sur la plateforme de Banque Nationale Courtage direct (BNCD), l’analyse des états financiers, ainsi que la réalisation de certains calculs pour déterminer s’il s’agit d’un investissement de valeur, de qualité ou de tout autre type d’investissement.
Quelle que soit la stratégie qui guide l’achat, les investisseuses et investisseurs s’attendent à ce que l’actif génère des gains et connaisse une croissance soutenue à long terme. Malheureusement, les choses ne se déroulent pas toujours comme prévu. De nombreuses sociétés de très haut calibre ont fait faillite ou ont été détrônées par la concurrence.
Il est important de se rappeler que même les bonnes sociétés commettent parfois des erreurs. Le fait d’avoir un ou deux mauvais trimestres n’est pas nécessairement une indication d’un placement qui a mal tourné. En revanche, si les perspectives d’affaires de la société ont considérablement changé ou si sa santé financière s’est détériorée en raison d’occasions manquées répétées et d’une piètre exécution, il pourrait être temps de réévaluer les paramètres fondamentaux de l’actif. Si le titre ne semble pas prometteur après examen, le moment est peut-être bien choisi pour le vendre.
Bien que les rapports de recherche indiquent rarement en temps opportun s’il faut se départir d’un placement, la personne qui investit peut repérer certains signaux en consultant non seulement le rapport le plus récent, mais aussi les rapports de recherche antérieurs. Pour ce faire, il faut rester à l’affût des titres dont le rendement passe de supérieur à moyen, des baisses répétées des cibles de cours, ainsi que des diminutions du bénéfice par action estimé ou d’autres mesures similaires.
Découvrez la section de recherche BNCD
De meilleures occasions de placement
Il pourrait arriver que des investisseuses et investisseurs ayant une approche d’achat et de conservation à long terme, que ce soit dans des actions ou des FNB, souhaitent acquérir un nouveau titre sans toutefois disposer des fonds nécessaires. Pour ce faire, ils ou elles pourraient décider de vendre une partie de leurs placements actuels et d’acheter de nouvelles actions ou de nouveaux FNB. Si les nouvelles occasions de placement offrent de meilleures perspectives et permettent de diversifier davantage leur portefeuille, il pourrait être plus facile pour les investisseuses et investisseurs de vendre leurs actions détenues, surtout si ceux-ci ont affiché un rendement inférieur. Néanmoins, avant d’effectuer la transaction, il est toujours important de comparer les gains potentiels liés à l’achat de nouvelles actions avec ceux des placements existants qui seraient vendus. Si les perspectives du nouveau titre sont meilleures, il pourrait être logique de vendre la position actuelle et d’acheter la nouvelle. Une autre stratégie pour une personne disposant de liquidités et prête à adopter une approche à plus court terme, consiste à acheter une option d’achat sur le nouveau titre potentiel, si celui-ci est admissible.
Une option d’achat permet aux investisseuses et investisseurs de spéculer sur la direction du titre, et ce, pour une fraction de la valeur du titre sous-jacent. L’option d’achat donne le droit, mais non l’obligation, d’acheter l’action sous-jacente à un prix fixe si elle atteint ou dépasse le prix de levée.
De plus, lorsque la valeur du titre sous-jacent augmente, l’acheteuse ou l’acheteur peut également vendre l’option avant l’échéance, ce qui permet de profiter d’une prime plus élevée pour acheter l’option d’achat.
Vente à perte à des fins fiscales
La vente à perte à des fins fiscales ne devrait que rarement être la principale raison de vendre un titre. Une exception possible concerne un placement détenu dans un compte non enregistré. Par exemple, une investisseuse ou un investisseur pourrait décider de vendre une action dont les perspectives se détériorent. Cette vente entraînerait une perte en capital, laquelle pourrait être utilisée pour compenser un gain en capital réalisé lors de la vente d’une action ou d’un FNB rentable détenu dans le portefeuille.
Conclusion
Tenter de déterminer le moment optimal pour vendre des actions met en lumière la complexité des décisions de placement et les nombreuses variables qui peuvent les influencer. Il n’existe pas de solution universelle. Pour les investisseuses et investisseurs autonomes, la réponse dépend généralement de leur stratégie de placement, de leur tolérance au risque, de leur horizon de placement et des produits qui composent leur portefeuille. Si vous avez décidé de vendre, d’acheter ou de conserver des actifs, il est important de garder à l’esprit que l’investissement comporte toujours des risques. Assurez-vous d’effectuer vos recherches, de tirer parti des ressources éducatives offertes sur la plateforme Trading Central de BNCD et d’investir de manière éclairée afin de faire fructifier votre argent!
Lectures complémentaires
Voici quelques ressources disponibles sur le site Web de BNCD pour approfondir vos connaissances et vous guider dans votre parcours d’investissement autonome :
- Investissement autonome : par où commencer?
- Vente à perte à des fins fiscales : quoi savoir
- Qu’est-ce que l’investissement de valeur?
- Comment fonctionne le REEE?
Pour une évaluation complète de votre portefeuille
Principaux points à retenir
- Il n’est pas simple de déterminer le moment idéal pour vendre ou conserver un placement. Il n’existe pas de solution universelle.
- La vente d’actifs dépend généralement de la stratégie de placement, de la tolérance au risque, de l’horizon de placement et des produits de placement détenus dans le portefeuille.
- La diversification, le rééquilibrage du portefeuille, l’accès aux fonds, l’évolution des perspectives et la vente à perte à des fins fiscales dictent généralement les décisions de vente.
- Avant de vendre des placements existants pour acheter de nouveaux titres, les investisseuses et investisseurs devraient comparer soigneusement les gains potentiels.
- Une stratégie moins traditionnelle pourrait consister à acheter des options d’achat sur un titre sous-jacent afin de tirer parti d’une éventuelle hausse du cours de l’action.