Quels sont les risques financiers et comment les limiter?

13 novembre 2024 par Banque Nationale Courtage direct
Un homme qui met sa main entre des blocs pour éviter qu’ils tombent.

La gestion du risque financier est un aspect essentiel de l’investissement, qu’il s’agisse d’investisseurs et d’investisseuses autonomes ou institutionnels. Il s’agit d’évaluer l’impact d’événements futurs incertains sur la valeur et les performances d’une compagnie. Pour les personnes qui investissent de façon autonome, les risques qui peuvent nuire à la rentabilité et au rendement du capital investi d’une compagnie sont particulièrement importants, car ils influencent directement le rendement de leur portefeuille. Les investisseurs et les investisseuses averti·e·s s’efforcent de réduire ces risques financiers afin de protéger la valeur de leurs actifs contre les résultats négatifs potentiels.

Types de risque financier

Les risques financiers proviennent de différents types d’incertitude. Bien qu’il existe des catégories de risque largement reconnues, aucun système de classification universel ne s’applique à toutes les compagnies. Chaque compagnie fait face à ses propres risques, et leur classification aide les gestionnaires à prendre des décisions éclairées et adaptées à leur contexte spécifique.

Risque de marché

Le risque de marché désigne les pertes potentielles causées par les fluctuations des cours des titres, des taux de change ou des taux d’intérêt. Ces variations peuvent être influencées par divers facteurs, tels que les changements économiques, les événements géopolitiques ou les changements dans le sentiment des investisseurs et des investisseuses. 

Par exemple, lors de la crise financière de 2008, les marchés boursiers mondiaux ont chuté de manière significative en raison de l’incertitude économique généralisée. Face à ce repli global du marché, les investisseurs et les investisseuses qui détenaient des actions, peu importe la performance de chaque compagnie, ont vu la valeur de leurs investissements diminuer fortement. 

Risque de crédit

Le risque de crédit survient lorsqu’un emprunteur ou une contrepartie ne respecte pas ses obligations financières. Bien que ce type de risque ait principalement une incidence sur les investisseurs et les investisseuses en titres à revenu fixe et les institutions financières, il peut également affecter les actionnaires de compagnies dont l’endettement est excessif. Si une compagnie ne rembourse pas ses prêts ou éprouve des difficultés financières, le cours de son action pourrait chuter en raison de craintes de faillite ou d’une réduction de dividende. Pour les porteurs d’obligations, la perte attendue liée au risque de crédit dépend du montant prêté, de la probabilité de défaut de l’emprunteur et des garanties disponibles en cas de défaut de paiement. Ainsi, les porteurs d’obligations peuvent subir des pertes d’intérêts ou de capital si la compagnie émettrice rencontre des problèmes financiers.

Risque de liquidité

Le risque de liquidité survient lorsqu’un actif ne peut être rapidement converti en espèces sans subir une réduction significative de sa valeur. Ce risque est plus important sur les marchés ou pour les actifs dont le volume des transactions est plus faible. Lorsque les marchés deviennent illiquides – que ce soit de manière temporaire, comme en période de crise financière, ou plus structurelle, comme sur certains marchés émergents – la capacité à négocier des actifs est considérablement réduite, ce qui a un impact négatif sur ces compagnies.

Par exemple, supposons qu’un investisseur détient des actions d’une compagnie à petite capitalisation avec un faible volume de transactions. Si le marché sur lequel les actions sont négociées est peu actif, l’investisseur pourrait éprouver des difficultés à les vendre rapidement au prix souhaité. En cas de besoin urgent de liquidités ou de perte de confiance envers la compagnie, il pourrait être contraint de vendre les actions à un prix bien inférieur ou même se retrouver dans l’impossibilité de les vendre.

Risque opérationnel

Le risque opérationnel est la possibilité de subir des pertes en raison de personnes, de systèmes et de politiques internes inadéquats ou inefficaces. Il inclut également les menaces externes posées par des événements qui touchent les activités d’une compagnie, mais qui sont hors de son contrôle. Cela peut inclure des erreurs humaines, des fraudes internes, des pannes de systèmes ou des cyberattaques.

Une compagnie de services financiers fait face à un risque opérationnel si un·e employé·e effectue des transactions non autorisées. Cette personne pourrait, par exemple, effectuer des investissements risqués au-delà de ses limites autorisées dans l’espoir de générer des rendements plus élevés. Si ces opérations entraînent des pertes importantes, elles pourraient nuire non seulement à la santé financière de la compagnie, mais aussi à sa réputation. De plus, des pénalités réglementaires ou des poursuites judiciaires pourraient suivre, ce qui aggraverait les dommages causés par l’inconduite de l’employé·e.

Risque juridique

Le risque juridique, aussi appelé risque de conformité, désigne des pertes potentielles résultant de différends juridiques ou d’ententes contractuelles problématiques. Les changements dans l’environnement réglementaire, comme de nouvelles lois gouvernementales ou des litiges, peuvent également accroître le niveau de risque financier. 

En général, le risque de non-conformité aux lois et aux règlements est plus élevé que celui lié aux politiques et procédures internes, car des sanctions ou des pénalités réglementaires peuvent être imposées. Ces sanctions peuvent avoir une incidence à la fois sur les particuliers et les compagnies et peuvent être significatives et coûteuses. Les fraudes internes et les poursuites judiciaires sont également des exemples de risques juridiques susceptibles d’entraîner des pénalités réglementaires ou d’autres poursuites contre l’organisation. 

Risque de change

Le risque de change, également appelé risque de taux de change, correspond aux pertes pouvant résulter des fluctuations des taux de change entre différentes devises. Autrement dit, il s’agit du risque que la monnaie étrangère se déprécie par rapport à la monnaie nationale. Les compagnies qui exercent des activités à l’échelle internationale ou qui effectuent des transactions en devises sont particulièrement exposées à ce type de risque.

Par exemple, si une compagnie américaine exerce des activités ou génère des revenus en Europe et que l’euro se déprécie par rapport au dollar, la valeur des revenus convertis pourrait diminuer, ce qui entraînerait des pertes financières.

Gestion du risque financier

Une gestion efficace du risque va au-delà de la mesure du risque – elle nécessite également la mise en place de stratégies visant à minimiser les pertes potentielles. Un processus de gestion du risque efficace fournit un cadre pour identifier et hiérarchiser les risques. Il sert à évaluer la probabilité et la gravité potentielle des événements et des résultats indésirables, et peut fournir des recommandations sur les mesures de prévention ou d’atténuation à adopter. 

La gestion du risque est un processus itératif et souvent imprévisible. Il évolue souvent en réaction à une crise, en intégrant les leçons apprises et les nouvelles exigences réglementaires qui pourrait être adoptée suite à ces événements.

Voici quelques-unes des principales pratiques utilisées pour gérer le risque :

Diversification

La diversification répartit les investissements entre une variété d’actifs, de secteurs et de régions, ce qui réduit l’exposition à une seule source de risque. Un portefeuille bien diversifié est essentiel pour tout investisseur et investisseuse, car il contribue à atténuer les fluctuations des rendements et à répartir le risque. En diversifiant leurs placements à travers différentes catégories d’actifs, les investisseurs et les investisseuses sont moins susceptibles de subir les chocs de marché qui pourraient affecter l’ensemble de leurs investissements simultanément.

Couverture

La couverture consiste à utiliser des instruments financiers, tels que des options et des contrats à terme, pour compenser les pertes potentielles dans un portefeuille. Bien que la couverture puisse entraîner des coûts supplémentaires, elle offre une certaine protection contre les fluctuations défavorables des prix. Par exemple, l’achat d’une option de vente sur une action peut offrir une protection contre une baisse de sa valeur, offrant ainsi une certaine sécurité à un coût relativement faible. 

Utilisation d’un compte de négociation en dollars américains

Pour les canadiens et canadiennes qui négocient des actions américaines, l’utilisation d’un compte en dollars américains permet de se protéger contre le risque de fluctuations des taux de change. Un tel compte permet d’acheter et de vendre des actifs en dollars américains sans avoir à subir les variations du taux de change ni les commissions qui y sont associées, qui peuvent être élevées. Ainsi, les détenteurs et détentrices de ce type de compte peuvent réduire les frais de conversion et échanger des devises lorsque les conditions du marché sont plus favorables.

Tirer des leçons des crises passées

La crise financière de 2008 a souligné l’importance d’une gestion globale du risque. Cette crise découlait d’une sous-estimation massive des risques liés aux produits dérivés de crédit, entraînant rapidement une tourmente financière mondiale. 

Heureusement, la situation s’est redressée avec un retour à une réglementation plus stricte, accompagné d’un renforcement de la conformité et de la surveillance. Néanmoins, les analystes et les investisseurs et investisseuses autonomes devraient tirer des leçons de ces événements en envisageant les pires scénarios et en veillant à ce que leurs portefeuilles puissent résister aux incertitudes futures.

Surveillance régulière et ajustements

La surveillance continue du portefeuille et les ajustements périodiques sont essentiels pour une gestion efficace du risque. À mesure que les conditions de marché et votre situation personnelle évoluent, réviser et réévaluer votre portefeuille régulièrement aident à gérer le risque. 

L’une des stratégies efficaces de gestion du risque est l’ordre de vente stop, qui déclenche automatiquement la vente d’un actif lorsqu’il atteint un prix prédéterminé. Cette approche aide les investisseurs et les investisseuses à limiter les pertes potentielles en période de volatilité des marchés.

Comment placer un ordre de vente stop

Pour les investisseurs et les investisseuses autonomes, il est essentiel de s’informer et faire preuve de vigilance. Bien que les conditions de marché et les événements mondiaux évoluent constamment, il est important de se rappeler que le risque fait partie intégrante du parcours d’investissement. 

En reconnaissant les différents types de risque, en mesurant ces risques de manière appropriée et en mettant en œuvre des stratégies solides de gestion du risque, les investisseurs et les investisseuses peuvent aborder les complexités des marchés financiers avec plus de confiance. Chez BNCD, nous nous engageons à fournir les outils et les informations nécessaires pour aider notre clientèle à prendre des décisions d’investissement éclairées et à gérer efficacement leurs risques financiers.

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À retenir 

  • Les risques financiers sont les effets des événements futurs incertains sur les résultats et la valeur d’une compagnie.

  • La gestion du risque financier est l’un des éléments les plus importants de l’investissement et de la gestion d’un portefeuille.

  • Les types de risque financier comprennent le risque de marché, le risque de crédit, le risque de liquidité, le risque opérationnel, le risque juridique et le risque de change.

  • La gestion et l’atténuation du risque financier comprennent l’utilisation de techniques comme la diversification, la couverture, le fait de tirer des leçons des crises passées, ainsi que la surveillance et réévaluation régulière du portefeuille.

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