Cela implique que vous preniez le temps de comprendre, puis de mettre en place toutes les composantes du processus de construction de portefeuille. Le coût de cet effort sera habituellement compensé par une amélioration du rapport rendement potentiel / risque de votre portefeuille.
Voyons ce qu’il en est, étape par étape.
1. Définissez votre approche de placement
En premier lieu, il vous faut prendre le temps de bien définir votre approche (ou style) de placement et de vous y concentrer, car on ne peut pas exceller dans toutes les formes de placement. Pour définir votre approche, commencez par vous poser les questions suivantes :
- Quelles sont les 3 choses auxquelles vous croyez le plus en matière d’investissement ?
- Quels sont les outils avec lesquels vous êtes le plus à l’aise ? L’analyse de données sur les entreprises (analyse fondamentale), l’analyse technique ou un mélange des deux ?
- Quel est l’univers des titres connaissez-vous le mieux ? Par exemple, est-ce celui des actions de petites entreprises canadiennes ou celui des grandes sociétés américaines ?
- Est-ce que vous comptez négocier très fréquemment ou pas ? À chaque jour ? Au trimestre ?
- Quel est votre degré de tolérance en matière de volatilité ?
Cette liste n’est pas exhaustive, mais elle vous donne une idée du genre de questionnement requis pour définir votre propre approche d’investissement afin que vos décisions soient cohérentes. Également, bien définir votre approche de placement vous permet souvent d’éviter des erreurs en vous donnant un cadre de discipline qui vous ramène à la base lorsque vous traversez des périodes difficiles.
2. Triez les occasions d’achat ou de vente
Par la suite, il faut faire le tri entre les bonnes et les mauvaises occasions de placement à l’intérieur de l’univers de titres admissibles que vous avez défini à l’étape précédente. Si vous êtes un adepte de l’analyse technique, faites un inventaire des 3 ou 4 modèles que vous maîtrisez le mieux. Si vous préférez l’analyse dite « fondamentale », alors identifiez les 5 ou 6 indicateurs que vous jugez les plus importants. Dans les deux cas, il est généralement recommandé de diversifier le risque associé à un modèle en ne se fiant pas à un seul indicateur, mais en vous créant un indice qui résume sur une échelle « composite » les signaux sous-jacents.
Il existe plusieurs façons de combiner les signaux individuels. Voici un exemple simple : supposons que le rendement des capitaux propres (RCP) est un indicateur fondamental important pour vous. Si le RCP d’une entreprise la place dans le premier décile parmi ses comparables, assignez une valeur de 1 si vous jugez qu’il s’agit d’un signal d’achat selon cet indicateur. Si le RCP est au contraire très bas, assignez plutôt une valeur de -1 (vente) à cet indicateur. Entre les deux, attribuez une valeur de 0 à un indicateur dont le niveau n’est pas convaincant. Procédez de la même manière avec les 4 ou 5 autres indicateurs et faites le total des valeurs 1, 0 ou -1. Si la somme est supérieure à 3, cela indique qu’il semble y avoir un consensus assez fort pour justifier une recommandation d’achat (ou de vente si la somme est inférieure à -3). L’outil Trading Central est très utile pour cette étape du processus.
Une fois que vous avez identifié les meilleures occasions d’achat ou de vente, assurez-vous ensuite que les entreprises visées ne se trouvent pas dans des situations extraordinaires, comme dans un processus de restructuration majeur (Toshiba à titre d’exemple récent). C’est habituellement une bonne idée d’éliminer tous les cas de situations extraordinaires de votre liste de transactions potentielles, car vos signaux ne seront peut-être pas fiables dans de telles circonstances, surtout si elles se produisent rarement.
3 et 4. Diversifiez et révisez votre portefeuille
Une fois le tri complété parmi les nombreux signaux possibles d’achat ou de vente, vous devrez vous assurer que le portefeuille envisagé sera bien diversifié. La première tâche consiste à faire le ménage dans votre portefeuille actuel : y a-t-il des titres qui devraient être vendus parce qu’ils ne progressent plus ou en raison d’un changement de situation ? Ils peuvent être remplacés par les nouvelles occasions les plus prometteuses que vous avez identifiées. Si vous estimez que le temps n’est pas encore venu de vous départir en entier d’une position en particulier, il vous faudra soit investir des fonds supplémentaires, soit vendre une partie de toutes les autres actions que vous détenez pour faire l’acquisition des nouveaux titres.
Une fois ces décisions prises, il importe de vous assurer que les changements qui en résultent ne biaisent pas votre portefeuille et que le niveau de diversification répond toujours à vos attentes. Par exemple, vendre des actions du secteur des télécommunications pour les remplacer par des titres de compagnies aurifères, lorsque vous en détenez déjà beaucoup, aura pour conséquence de réduire la diversification de votre portefeuille. C’est peut-être ce que vous visez à court terme, mais dans ce cas le degré de conviction que vous accordez aux nouveaux signaux doit être particulièrement élevé avant de procéder.
5. Négociez en ligne
Les erreurs transactionnelles sont fréquentes. Ainsi, n’oubliez pas de réviser deux fois plutôt qu’une vos transactions (nombre et identification des actions) avant de les transmettre à BNCD.
Aussi, une fois les commandes passées, vérifiez les avis d’exécution que vous recevrez afin de vous assurer que les transactions réalisées sont conformes. La question de soumettre un ordre de vente-stop après une transaction d’achat est un sujet intéressant que nous aborderons dans un autre article. Enfin, bien qu’il soit généralement recommandable de limiter ses pertes quand il semble que nous ayons commis une erreur sur un titre, il faut aussi avoir une stratégie de retour bien calibrée, sans quoi le portefeuille peut se trouver sous-investi pendant trop longtemps.
6. Assurez un suivi discipliné
La fréquence à laquelle vous consultez votre portefeuille doit correspondre au nombre de transactions que vous placez. Par exemple, si vous effectuez 3 ou 4 transactions par semaine, un suivi quotidien constitue le strict minimum et 2 ou 3 fois par jour s’avère préférable. Même s’il est généralement recommandable de demeurer discipliné et de ne pas dévier de ses lignes directrices, il ne faut pas hésiter à remanier son portefeuille avant la date prévue du prochain rééquilibrage quand surviennent des circonstances exceptionnelles.
Par exemple, si une entreprise dans laquelle vous détenez des actions fait l’objet d’une poursuite judiciaire majeure ─ comme celle récemment intentée à Qualcomm par Apple ─, il est alors généralement recommandé de remplacer le titre. Même s’il n’est pas certain que la compagnie visée par la poursuite perdra, de tels événements sont susceptibles d’ajouter une volatilité indésirable à votre portefeuille. Si jamais vous étiez tentés d’investir en fonction des manchettes, rappelez-vous que ce type de placement est une spécialité en soi et qu’en adoptant cette approche vous affronterez des investisseurs très sophistiqués. Il serait téméraire de penser que vous pourrez gagner chaque bataille.
Conclusion
Cet article propose un processus de construction de portefeuille inspiré des meilleures pratiques des professionnels du placement. Libre à vous d’adopter une méthode qui vous est propre, mais en suivant les 6 étapes décrites ci-dessus, il y a de fortes chances que vous bénéficiez d’un rendement plus constant.
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